slider

Les Inuit d'avant et d'aujourd'hui

La population en pleine croissance requiert de résoudre la situation de pénurie de logement. La question du logement est cruciale: sept Inuits sur dix vivent dans des logements surpeuplés. De plus, 31% de ces  logements demandent des réparations majeures Dossier: (Re)bâtir la confiance au nord de la 55 parallèle (par Laurent K. Blais).



Aucun enfant ne devrait avoir à prendre un détour pour retourner chez lui 

Ce projet est une initiative d'engagement pour aider les enfants à recevoir des soins affectueux, un environnement protecteur et stable pour répondre à leurs besoins fondamentaux dans une maison-refuge/maison-de-répit assurant leur sécurité et leur protection dans leur propre communauté.

La principale raison d'examiner ces causes est de mettre en œuvre des solutions et des projets qui auront un impact à long terme sur les communautés. Les enfants, les mères, les familles et les communautés sont l'objet de ce projet Aucun enfant ne devrait avoir à prendre un détour pour retourner chez lui. Après tout, chaque enfant naît avec le droit d'avoir une vie sans violence et sans abus.

Les INUIT, un peuple des rives de l’Arctique

La survie a longtemps été la préoccupation première des Inuit: survivre contre les forces des esprits qui contrôlent l'environnement; survivre, grâce à leur dépendance aux animaux pour tous leurs besoins, vêtement, nourriture abri, reproduire pour régénérer la vie.

La survie grâce aux animaux

Le phoque était la principale source de nourriture des inuits parce que c'est l'un des seuls animaux à demeurer dans l'arctique à l'année. Le printemps et l'été sont marqués par un retour des oiseaux et des espèces d'animaux qui viennent avoir leurs petits au Nord. Leur alimentation faite de graisses et de viande de phoques riches en fer et vitamine A, les aide à résister au froid.

La peau de phoque, résistante à l'eau, servait à la fabrication de certains vêtements et des bottes. Rasée, séchée à l'air et attendrie au grattoir, la peau de phoque est imperméable, donc très désirable comme matériel. Les intestins de phoque servaient de vêtements aux kayakeurs pour sa légèreté jusqu'au 19e siècle. La vessie du phoque, gonflée, servait de flotteur attaché à un harpon. Le phoque étaient très recherché car sa viande est très nourrissante, aussi pour sa peau imperméable et ses os.

Le morse, la baleine noire, l'ours polaire, le boeuf musqué, le renard, le loup, les oiseaux sur terre et ceux de la mer fournissaient une variété enviable de nourriture tout en servant de matériaux pour des besoins divers dans l'arctique canadien. Lorsque les Inuit abattaient une baleine, pratiquement tout l'animal était utilisé pour se nourrir, se chauffer, s'éclairer (graisse). Même les fanions étaient transformés en arcs et les os utilisés dans la fabrication des traîneaux.

L'Inuit de ce temps là comptait sur la peau de caribou pour faire des couvertures dans lesquelles il dormait, les bois des caribous pour faire ses équipements de chasse, les tentes d'été, les couvertures sur ses kayaks et ses umiaks. Comme le kayak, l'umiak traditionnel était bâti avec l'os de la baleine pouvant porter deux hommes. Habituellement, les muscles servaient de fil à coudre à la main pour les femmes.

Les rôles hommes-femmes

Les rôles sont clairement définis. Les hommes chassaient, fabriquaient les outils, construisaient les kayaks; les femmes, elles, s'occupaient des enfants, préparaient les peaux, confectionnaient les vêtements, faisaient sécher la viande, pêchaient, ramassaient lichens et algues, etc. Le jeu faisait également partie de la vie (osselets, bilboquet, contes, danses...) des Inuit.

Bien qu’ils puissent, de nos jours, se procurer toutes sortes d’aliments, leur alimentation et leur santé dépendent encore largement des ressources que leur procure leur habitat. Cette dépendance à la nature ne devrait pas s'effondrer étant donné que les Inuit, leur habitat et la faune ne cesseront jamais de coexister.

Leur véritable adaptation est culturelle

Leur véritable adaptation est culturelle:  vêtements, raquettes, traîneaux, kayaks, stratégies de chasse, etc. Longtemps chasseurs et pêcheurs nomades, les Inuit sont aujourd'hui sédentarisés. Bien que séparés par de grandes distances, ils ont conservé une remarquable homogénéité, ils sont plus de 125 000, répartis en une quarantaine d'ethnies sur un immense territoire recoupant l'Alaska (États-Unis), le Canada, le Groenland (Danemark) et la Russie.

L'organisation sociale des Inuit était un réseau solidaire

Les groupes Inuit avant la sédentarisation étaient composés de plusieurs familles (environ 50 membres). Durant sa vie, un Inuk pouvait ne rencontrer que quelques centaines de personnes, le plus souvent liées à lui par une sorte de réseau de famille ou de solidarité. Plus ce réseau était étendu, plus grandes étaient les chances de survie individuelle. La cellule familiale était formée d'un couple, de leurs enfants non mariés et parfois d'une mère ou d'une sœur veuve. L'homme actif le plus âgé était le porte-parole de la famille.

Le rassemblement de plusieurs familles en groupe de chasse constituait le deuxième niveau de l'organisation sociale. Les décisions étaient prises en commun. La taille du groupe de chasse dépendait de la richesse de la région et si la nourriture venait à manquer, le groupe se scindait en unités plus petites.

Les Inuits renforçaient la cohésion du groupe

Les Inuits utilisaient de nombreux moyens pour renforcer la cohésion du groupe. Les mariages étaient fréquemment "arrangés" dès l'enfance. Même si le mariage n'avait pas lieu, les parents et les enfants promis l'un à l'autre étaient désormais unis par un lien de parenté. L'adoption d'un enfant contribuait à souder deux familles. Les enfants qui recevaient le nom d'une autre personne du groupe dépendaient à la fois de leur famille et de celle de la personne dont ils portaient le nom.

Une éducation douce dans un pays rude

La famille traditionnelle inuit traitait les enfants avec douceur et patience. Frapper les enfants ou les réprimander n'était pas acceptable. L'imitation et l'expérimentation constituaient les meilleures méthodes d'apprentissage et la plupart des connaissances se transmettaient oralement. Les Inuit considéraient la générosité, la douceur et la gentillesse comme d'excellents traits de caractère.

La société Inuit reposait sur la coopération de tous ses membres

La société reposant sur la coopération de tous ses membres, ces qualités étaient indispensables. Il était honteux de se mettre en colère car un geste impulsif pouvait menacer la survie de la communauté. Les pressions sociales servaient de guide éducatif. Les mouvements d'humeur étaient ridiculisés. L'une des punitions les plus sévères était de manifester moins d'affection à un enfant. La mise au ban, dans une société basée sur la cohésion du groupe, constituait une grande menace.

Parfaitement adaptés au climat

Les Inuit ont appris à utiliser ce que leur offre leur environnement difficile : animaux polaires, glace, pierres. La chasse et autres ressources que procure la nature font toujours partie des valeurs et des activités essentielles de la vie des Inuits. Mais on doit comprendre que la nature et les traditions ne sont plus les seuls piliers de leur identité culturelle.

L’apprentissage du sens des responsabilités envers les leurs

La culture Inuit puise à de multiples sources et revêt de multiples visages. À plusieurs égards, la vie dans leurs immensités glacées est une formidable école pour l’apprentissage du sens des responsabilités envers les leurs et d'un leadership selon leurs façons de faire.

 Suite à des revendications territoriales, de petites entreprises inuit voient également le jour dans des domaines tels que l’accueil touristique, la vente de marchandises et les services de traduction. Partout sur le territoire, les Inuit prennent leurs affaires en main et siège au sein d’organismes tels que les organismes de gestion de la faune et, dans toutes leurs communautés. L‘administration de leurs intérêts municipaux est confiée à des maires et à d’autres représentants élus.

En ce qui concerne les professions, ils ont commencé à marquer leur présence dans des emplois tels que les pilotes de ligne, les enseignants, les infirmières, les travailleurs de la santé et des services sociaux, les secrétaires, les employés de soutien et autres emplois nécessaires à la vie contemporaine dans le Nord. Le métier de garde-chasse pour le compte de Parcs Canada est, pour les Inuits, une façon parmi d'autres de combiner la vie traditionnelle et l’emploi contemporain.

Gérer leurs ressources

Les Inuit ont toujours eu beaucoup de respect pour la terre qu’ils habitent. S’il en avait été autrement, ils n’auraient sans doute pas survécu autant de siècles. La moins grande diversité des espèces au fur et à mesure que l’on progresse vers le nord signifie que la chaîne alimentaire de l’Arctique est plus fragile que sous d’autres latitudes. Par conséquent, ils doivent, comme ils l‘ont toujours fait, continuer de chasser de manière responsable afin d’éviter de rompre le précieux équilibre des populations et des espèces animales.

Croyances spéciales 

Les premiers rituels que les Inuit faisaient avant la tombée de la nuit étaient dédiés aux dieux Nuliajuk ou Sedna, deux esprits qui choisissaient de libérer les animaux de mers aux Inuit. Les célébrations garantissaient la coopération des esprits, en particulier durant la période hivernale. Lorsque l'on dansait durant ces rituels, les deux figures principales étaient deux hommes habillés en parkas de femmes et portant des peaux de phoque. Leurs visages  exposaient des tatoos de femmes. Les contes inuit comportent toujours des leçons.

Dans tous les villages de l'arctique canadien, on célèbre également le retour du soleil au printemps. , Auparavant, lorsque le soleil arrivait en haut de l'horizon, une vieille femme, choisie par le clan pour représenter le passage de la vie, éteignait la lampe (kudlik) dans l'igloo et plus tard, un jeune enfant, également choisi pour démontrer la régénération, rallumait la flamme.

Le monde vu par les Inuit de ces temps anciens, était fortement influencé par la relation des hommes avec les animaux, tellement que des histoires anciennes racontent que les hommes pouvaient se changer en animaux, de même que des animaux pouvaient se changer en hommes. Ces transformations étaient illustrées dans leur art.

Les Inuits connaissent à fond leur territoire et ses ressources fauniques

Dans les temps anciens, les ancêtres utilisaient leurs croyances et leur sagesse pour gérer les ressources. Aujourd’hui, ils comptent sur la science et les connaissances qu’ils ont acquises, mais il y a toujours place dans leur gestion des ressources pour certaines croyances qui leur sont propres. Comme des gens qui ont les yeux sans cesse braqués sur leur environnement et les ressources qu’il contient, ils connaissent à fond leur territoire et ses ressources fauniques. Au cours des siècles, ils ont appris beaucoup de choses sur les rapports entre leur environnement physique et les animaux tant terrestres que maritimes. Non seulement ils peuvent expliquer leur comportement, mais également connaître leur lieu de séjour à chaque saison de l’année et prévoir leur abondance ou leur rareté suivant les cycles naturels.

Inuit et modernité

Pour les Inuit, le passage de la vie traditionnelle à la vie moderne a été soudain : une soixantaine d'années. Aujourd'hui ils ne vivent plus comme leurs grands-parents : les kayaks ont presque disparu au profit des barques à moteur; les maisons remplacent les igloo de neige ou de terre; le fusil remplace le harpon ; la motoneige remplace le traîneau à chiens.

Ils vivent dans de véritables villages (collectivités), peuplés d'"étrangers". Là, le travail est rémunéré et l'on reçoit des aides individuelles. Cette transformation déchire surtout les jeunes, chez qui frustration et dépression génèrent des maux inconnus jusqu'alors : alcoolisme, suicide, violence, délinquance, pauvreté...

Le sens de la "famille étendue" perdure

Pourtant, le sens de la "famille étendue", les liens avec la nature (y compris quelques souvenirs de chamanisme), le besoin de discussion lors des prises de décisions, la pratique d'activités traditionnelles (jeux sportifs...), le désir de parler la langue des ancêtres, perdurent.

La population en pleine croissance requiert de résoudre la situation de pénurie de logement. La question du logement est cruciale: sept Inuits sur dix vivent dans des logements surpeuplés. De plus, 31% de ces  logements demandent des réparations majeures Dossier: (Re)bâtir la confiance au nord de la 55 parallèle (par Laurent K. Blais).

3 commentaires:

  1. Pour les Inuit, la chasse ne répond pas uniquement à des besoins alimentaires. Même aujourd'hui, ils savent tirer parti de tous les éléments de la faune arctique en utilisant la chair, la sang, la graisse, les os, la fourrure et/ou cuir, pour se nourrir, se vêtir, construire des tentes, leurs outils.

    RépondreEffacer
  2. merci beaucoup vos imformations m'ont été d'une grande aide merci encore !

    RépondreEffacer
    Réponses
    1. Merci, mais plus spécifiquement, puis-je vous aider davantage?

      Effacer