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Historique du projet

Le but de la protection devrait être de maintenir l'enfant dans son milieu communautaire.

Pour de nombreuses familles autochtones et inuites, les difficultés de la parentalité dans une maison surpeuplée met leurs enfants à risque. Lorsque leur sécurité ou le développement est compromis, les enfants sont retirés de leur environnement familial.

Le parent qui est présent au tribunal (souvent une mère célibataire) dispose d'un temps limité pour corriger la situation, ceci la mettant dans une impasse réelle. Comment peut-on corriger ce qui se passe dans une maison surpeuplée?



Ce projet m’interpelle depuis que j’ai travaillé au sein des Inuit. Mon projet de marche sur 8000 kilomètres entre Victoria, Colombie Britannique et le comté de Victoria en Nouvelle-Écosse concerne l’aide aux mères inuit pour se protéger et protéger leurs enfants, mais en premier lieu, il vise à recueillir des fonds pour une maison-refuge/maison-de-répit qui accueillerait leurs enfants aussi longtemps que nécessaire, la première étant prévue pour Salluit, NUNAVIK.

Le projet Aucun enfant ne devrait avoir à faire un détour pour retourner chez lui est né du fait de voir les problématiques du Nord. J'en oubliais souvent que j'étais au Québec, au Canada. Le Québec que je reconnais n’est pas celui qui prive des personnes d’avancer, de se réaliser, de s’épanouir et de progresser.

Aucun enfant ne devrait avoir à prendre un détour pour retourner chez lui 

Ce projet est une initiative d'engagement pour aider les enfants à recevoir des soins affectueux, un environnement protecteur et stable pour répondre à leurs besoins fondamentaux dans une maison-de-répit assurant leur sécurité dans leur propre communauté.

La principale raison d'examiner ces causes est de mettre en œuvre des solutions et des projets qui auront un impact à long terme sur les communautés. Les enfants, les mères et les communautés sont l'objet de ce projet Aucun enfant ne devrait avoir à prendre un détour pour retourner chez lui. Après tout, chaque enfant naît avec le droit d'avoir une vie sans violence et sans abus.

Un endroit où pourraient se réfugier les mères et leurs enfants à long-terme 

Il y a quelques années, alors que je travaillais au Nunavik comme agente de l’application des mesures dans le cadre des interventions à la DPJ, j’ai été frappée par l’absence d’un endroit où pourraient se réfugier les mères et leurs enfants à long-terme pour éviter la violence dans leur domicile. Bien sûr, des familles pouvaient prendre ces enfants et quatre refuges pour 14 communautés existent pour les femmes violentées. Mais souvent, les enfants étaient envoyés dans d’autres communautés pour des mois durant avant que la cause ne fut entendue par une cour itinérante. La cour se déplace à Puvernituq, Val d'Or: le juge, les avocats mobilisent une journée pour entendre de nombreuses causes. Chacun espère que sa cause sera entendue car il faudra encore des mois pour une nouvelle date de cour itinérante.

Des mères violentées retournent à leur domicile

Quand un refuge existe, le séjour n’est que de quelques jours et le suivi est inefficace, faute de travailleurs neutres. Tous sont parent l’un de l’autre. Les mères vivent des pressions indues de la part de leurs familles, ce qui les stressent et les déséquilibrent. Cette contrainte oblige les mères à décider rapidement ce qu’elles vont faire pour remédier à leur situation. L’isolement géographique, le manque de ressources financières poussent la plupart des mères violentées à se résoudre à retourner à leur domicile. Si elle décide de quitter leur communauté, ce sera, le plus souvent, sans leurs enfants.

Changer le cours de la vie des enfants Inuits 

Mon expérience de travail chez les Inuit m’a beaucoup fait réfléchir sur ma présence au Nord en tant que personne formée en travail social (maîtrise), en tant que blanche, en tant que femme, mais surtout en tant que mère. Je n’ai pas envie de mettre des diachylons sur des problèmes qui persistent d’une génération à une autre. Je n’ai pas envie de devoir entendre une autre femme me dire que c’est ça sa vie, et qu’elle ne peut rien faire pour la changer. 

L’héritage des pensionnats et le manque de logement ont des répercussions sérieuses

Les répercussions sur les femmes et les enfants de la situation de violence au Nunavik sont imputables à l’héritage des pensionnats: la pauvreté et le manque de logement ainsi que le racisme les isolent davantage que leur situation géographique.


Je n’ai surtout pas envie de continuer à voir des gens vivre dans des conditions aussi déplorables. C’est évident qu’il y a un manque total de ressources, mais le problème va au-delà de cette carence. J’ai l’impression que les Inuit au Nunavik sont obligés de se satisfaire du peu auquel ils ont accès. Une nourriture coûteuse, une éducation qui tient peu compte de leur culture, des emplois peu prometteurs, des logements surpeuplés.

Les Inuit n'attendent pas beaucoup de leur lointaine capitale 

Les Inuit n'attendent pas beaucoup de leur lointaine capitale. Leur grande patience (quinuituq) est proverbiale.

De fait, les personnes âgées tentent de transmettre leurs valeurs, la solidarité à l'esprit, aux plus jeunes de leurs communautés. La famille est une entité chez les Inuits. Parents, enfants, cousins, tous sont en elle. Cependant, l'individu, qui est central dans la construction de la famille, est le plus souvent, fluctuant en tant qu'individu. 

Toutefois, depuis leur colonisation, la modernité a déstabilisé les Inuits. Non seulement éprouvent-ils de graves problèmes de logement qui créent des tensions dans les foyers où plusieurs générations sont entassés, mais peut-être à cause de cela, les liens familiaux sont-ils étirées à leur limite. 

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