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FAQ

Je ne suis pas Inuite. Mais tout simplement, j'aime le peuple Inuit. Je veux démystifier ce qu'est un Inuk, en particulier celle des femmes et des enfants, et illustrer leur réalité. C'est ainsi qu'on apprend et que l'on démystifie les paradoxes et les enjeux importants des situations posant problèmes.

Le projet Aucun enfant ne devrait faire un détour pour retourner chez lui est l'oeuvre d'une vie. Je m'attends d'y mettre beaucoup plus que deux ans. Toutefois, la marche de 8000 kilomètres se fera sur deux ans, d'une part, parce que je ne marcherai pas l'hiver et d'autre part, pour me laisser le temps de faire des conférences à travers le Canada.

Connaissez-vous la signification du nom Inuit? 

Ce sont les premiers explorateurs européens qui leur ont attribué le nom d'Eskimo, nom par lequel ils sont reconnus dans le monde entier. De tout temps, ils se sont désignés eux-mêmes par le nom Inuit et de nombreux Inuit estiment blessant et désobligeant de se faire appeler Eskimo. Ils préfèrent le nom Inuit puisque c'est ce nom qu'ils se sont donné.


Aucun enfant ne devrait avoir à prendre un détour pour retourner chez lui 

Ce projet est une initiative d'engagement pour aider les enfants à recevoir des soins affectueux, un environnement protecteur et stable pour répondre à leurs besoins fondamentaux dans une maison-refuge/maison-de-répit assurant leur sécurité dans leur propre communauté.

La principale raison d'examiner ces causes est de mettre en œuvre des solutions et des projets qui auront un impact à long terme sur les communautés. Les enfants, les mères et les communautés sont l'objet de ce projet Aucun enfant ne devrait faire un détour pour retourner chez lui. Après tout, chaque enfant naît avec le droit d'avoir une vie sans violence et sans abus.

La spiritualité des Inuit

Comment les Inuit parlent-ils de leur spiritualité?

Les Inuit sont près de la nature.. J'ai rencontré des aînés qui clamaient la présence des ancêtres. Une fois, j'accompagnais, à l'aéroport, un jeune homme qui devait retourner à Montréal.  Son grand-père, venu pour lui dire au revoir, je demande au jeune homme à quoi il croit, il répond qu'il ne sait pas. Son grand-père, un homme d'environ 50 ans, se réfère à ses ancêtres, dont l'un sert de patronyme au jeune homme.  

La richesse du patrimoine culturel, fait de jeux, danses, chants, récits, légendes ou duels satiriques est transmis par la tradition orale. Les règles complexes de la vie communautaire ou encore le rôle primordial des rites de chasse, des croyances religieuses et des pratiques chamaniques sont là pour attester que ces hommes étaient auparavant bien adaptés à leur univers et s'étaient élevés au-dessus des problèmes de lutte quotidienne pour leur survie dans un milieu hostile.

Les Inuit sont-ils résilients?

Ma réponse va semblé paradoxale. Ce que je perçois, c'est un peuple avec beaucoup de courage pour faire face à toute la détresse des femmes et des enfants, enfin, du peuple en général. En même temps, ils ont survécu avec succès à travers les pensionnats, les déplacements, la sédentarisation. Ils vivent aujourd'hui des conditions particulièrement difficiles avec le surpeuplement des logis et de graves problèmes sociaux. 

Leurs leaders travaillent fort à améliorer le sort des leurs. André Lebon, un responsable de la DPJ au Nunavik, déclare "Les villages du Nord ont aussi un urgent besoin de centres de dépannage où les jeunes pourraient aller «quand les enfants sont dehors, parce que chez eux, c'est l'enfer". 


Quelles qualités avez-vous observé? 

Ils accordent une grande valeur sur l'autosuffisance, l'indépendance et la réciprocité. L'aspect des Inuit que j'ai trouvé le plus remarquable est leur comportement heureux: ils sourient beaucoup, blaguent et racontent des histoires drôles. Le rire facile, le comportement heureux font qu'une personne est considérée sûre et non effrayante. 

Les très jeunes enfants (2 ans) peuvent se vêtir de la tête aux pieds et dès l'âge de cinq ans, ils sont encouragés à substituer des sentiments d'amusement pour les sentiments gênants qui sont désapprouvés. Le rire est utilisé pour désamorcer les situations tendues. 

Quelqu'un m’a dit qu’il n’y avait rien à faire avec les Inuit. Est-ce vrai?

Cette attitude me fait frémir. Je ne sais pas ce que les Inuit répondraient mais je suis certaine d'une chose. Quand on y travaille aussi fort à chercher des pistes de solutions adaptées à leurs valeurs et leurs capacités, il y a de grandes possibilités que ce peuple dépasse tout ce que nous aurions pu imaginer. Sans occulter les problèmes sociaux, les Inuits sont vraiment résilients et ils se sont toujours adaptés aux changements climatiques, culturels, technologiques et géopolitiques. 

Quelles sont les valeurs des Inuits?

De  mémoire, ils placent une grande admiration au contrôle des émotions. Ils sont indépendants, drôles, ils ricanent facilement. Leur convivialité au sein de leurs familles révèle une grande chaleur humaine qui ne se traduit pas dans l'espace public. Quand ils désapprouvent un comportement, ils ignorent la présence de la personne. C'est subtil, par exemple, ils n'initieront plus une conversation avec elle, la laissant initier tous les contacts.


Comment les Inuits transmettent-ils leur savoir?

Dans notre culture, nous utilisons beaucoup le langage pour transmettre nos savoirs à nos jeunes enfants. Au Nunavik, chez les Inuit, j'ai eu plus l'opportunité d'observer les mères avec leurs petits à l'église. Il m'a semblé que, chez les Inuit, cette transmission se faisait beaucoup plus par l'exemple. J’étais totalement charmée par la dévotion et la chaleur des mères à l’endroit de leurs petits. Leur grande indulgence leur permet aussi de les laisser gagner en autonomie.


Les femmes qui quittent leur communauté

Quand elles arrivent à Montréal, à qui les femmes s’adressent-elles?

Des services sont disponibles pour les personnes nouvellement arrivées au Sud, par contre, les femmes arrivent percluses de honte et méfiantes. C'est plus facile quand elles peuvent rejoindre des membres de leurs familles. Même ici les femmes ne vont pas nécessairement vers les services offerts. 

Tout le monde connaît une personne très endettée: est-ce parce que l'ACEF offre des services, que le syndic peut réduire la dette à presque rien, que la personne se dispensera de ces services? C'est la même chose pour les femmes vulnérables. Quand les femmes arrivent à Montréal, elles tendent la main à qui elles peuvent sans se sentir jugée ou en infériorité. 

Comment s’assure-t-on que la femme n’est pas en danger? (prostitution)

Dans une autre vie, j'ai connu quelqu'un qui travaillait avec de très jeunes femmes nouvellement arrivées sur la rue, les mettant en garde contre les prédateurs sexuels, après quoi, on les laissait se débrouiller tout en leur laissant la porte ouverte. Il faut croire en leur auto-détermination.

L'assiduité scolaire des enfants 

Qu’en est-il de l’assiduité scolaire?

La difficulté réside surtout dans le surpeuplement des maisons: les enfants ont peu ou pas de place pour travailler dans la plupart des maisons. La période du soleil de minuit est certes une influence aussi. Les événements reliés à la violence influent également. 

Les enfants suivent aussi l'exemple de leurs parents. Quand ceux-ci partent à la chasse, ils y vont aussi. C'est leur apprentissage des méthodes de chasse et de pêche traditionnelles. 


Combien d'enfants finissent en maison d'accueil?

Près d’un enfant inuit sur trois fait l’objet d’un signalement à la direction de la protection de la jeunesse. La moitié de ces enfants sont âgés de moins de cinq ans. Et une forte proportion des cas rapportés concerne des situations de négligence grave. Ce sont 30% des jeunes de moins de 17 ans contre 5% de l'ensemble du Québec.

Quels sont les droits des enfants les moins respectés?

Les droits les moins respectés compromettant le bien-être des enfants: les droits à la santé, les droits à la non-violence et à l'exploitation sexuelle.

L'insécurité alimentaire est-elle en cause souvent?
Les ménages avec enfants ont un taux d’insécurité alimentaire plus élevé et les femmes sont davantage touchées que les hommes. Selon de récents sondages, 31 % des enfants Inuit d’âge préscolaire vivent une insécurité alimentaire modérée, et 70 %« connaissent l’insécurité alimentaire.

Quelles sont les causes de la pauvreté au Nord?

Les Inuit affrontent le plus haut coût de la vie avec le revenu national le plus bas. Traditionnellement, les femmes étaient responsables pour le maintien de leurs familles et de l'ordre social tandis que les hommes dans leurs rôles traditionnels tiraient satisfaction d'être en mesure de prendre soin de leur famille comme chasseurs et fournisseurs des soins matériels. Les changements rapides dans leur mode de vie ont accentué l'érosion de leur culture traditionnelle, des connaissances, des pratiques, des modes de vie et des rôles au sein de la famille et de la communauté. Malgré les progrès importants réalisés dans les communautés, les Inuits continuent d’affronter le coût de la vie le plus élevé avec le revenu national plus bas.

Le manque d'action du gouvernement est un facteur contribuant à la pauvreté. Le manque de bons emplois réguliers est aussi une autre raison pour les niveaux élevés de pauvreté. Comme vous le savez peut-être, les Inuits ne vivent pas dans les réserves. Par conséquent, ils paient des impôts comme nous le faisons. 

Les articles ménagers et la nourriture dans le Nord coûte 97% de plus que dans le Sud. Les coûts montent en flèche pour le transport, la nourriture et le coût des logements dépasse amplement les revenus. Dans cette région, par exemple, le coût moyen de la nourriture pour un ménage avec enfants était de 19 760 $ en 2007-2008, alors que 49 % des Inuits avaient un revenu inférieur à 20 000 $.

Comment décrirais-tu la situation du logement au Nord?

La pénurie continuelle de logements en combinaison avec une population en croissance rapide inquiètent les dirigeants inuits et le gouvernement. Dans les dernières années, une meilleure façon de décrire une situation qui se détériore  encore est passée d'une «crise du logement» à un «problème de santé publique critique». Le rôle joué par le logement dans la santé de la population Inuits canadienne, en particulier chez les enfants, augmente les risques de problèmes respiratoires. La crise du logement au Nunavik, par exemple, est aussi un contributeur de la forte proportion d'Inuits dans la population sans-abri de Montréal.

La marche de 8000 kilomètres

Est-ce que tu marcheras seule?

Il y aura des périodes où je marcherai seule. En ce moment, je suis à la recherche de groupes Inuit, de clubs de marche, de groupes chorals qui se joindront à moi en échange d'une conférence ou d'une animation reliée à mon projet.

Où coucheras-tu?

J'aspire avoir à ma disposition un bénévole par province avec une mini-caravane. Ma tente sera aussi mise à contribution, et au besoin, je louerai une chambre de motel pour faire changement. 

Tu traverseras le Canada?

En effet, je traverserai le Canada. Si tu vas au bas de la page suivante, tu verras mon trajet de Victoria CB au comté de Victoria en NÉ. 

Combien de temps ça te prendra? 

Je prévois deux ans non-consécutif car je ne marcherai pas l'hiver et je veux me rendre disponible pour faire des conférences  dans toutes les villes canadiennes.

Quels genre de souliers porteras-tu?


Dans mon entraînement à la marche, ma meilleure paire de souliers est la marque ADIDAS- Response. J'ai fait environ 600 kilomètres en 4 mois: cette paire avait déjà plusieurs kilomètres. Je devrais leur donner une médaille pour leur bonne performance. Deux autres paires sont à ma disposition, lesquelles j'évaluerai à long-terme, mais pour le moment. les deux paires n'ont pas une bonne ventilation. Je cherche le bon mot, mes pieds ont chaud, c'est pas bon signe!

Depuis le 27 juillet 2015, je porte des souliers Brooks, modèle DYAD, gracieuseté de Madame Simone qui les a commandités à mon intention. Ils sont confortables et je compte tirer des milliers de pas supplémentaires durant le reste de mon entraînement.

Le projet concerne t-il que les femmes et les enfants Inuit?

Quand le projet a débuté, je ne parlais que des Inuits. Depuis, j'ai réalisé qu'à part les deux aspects suivants-l'isolement et le fait qu'il n'y ait pas de juges dans le Nunavik-cette cause raconte l'histoire de tous les peuples autochtones. Le projet s'est modifié légèrement en ce sens que la marche concerne tous les peuples mais que la première maison-répit sera construite au Nunavik. Ce projet pourra être modelé n'importe où au Canada. À toute fin pratique, on ne peut séparer le travail pour les enfants de celui pour leurs mères. Malgré tous les obstacles liés à la sécurité et à la protection des enfants, je persiste à croire que toutes les compétences des mères peuvent être reprises au profit des mères et des enfants pour les aider à devenir des personnes plus fortes.

Est-ce que les Inuit veulent cette solution?

Oui, les Inuit cherchent des solutions. Ce sera leur solution qui sera appliquée. Je n'entrevois pas une solution qui ne serait que la mienne. Ce serait la même chose que maintenant: les Blancs qui font les choses à leur façon pour le peuple Inuit. Ces gens travaillent trop fort à s'en sortir pour que je me mette en travers de leurs manières de procéder. Je veux faire partie de la solution et j'écouterai et j'offrirai tout mon appui, tout mon support, toute mon aide pour la réalisation de la solution souhaitée. 

Qui sera en charge un coup que le projet est réalisé?

Je n'en suis qu'au début du projet-14 mois est une période très courte. Ce sera fait pour que le projet dure dans le temps. Je donnerai mes idées quand le temps sera venu. Je consulte les différents programmes qui existent déjà dans d'autres communautés des Premières Nations-ceux qui ont fonctionné sans l'assimilation, bien entendu.

Comment cela fonctionnera-t-il?

C'est un projet en plusieurs étapes, lesquelles ne sont pas encore déterminées. Au fur et à mesure que le projet prendra forme, je donnerai plus d'informations concrètes.

Le but depuis que je commencé à penser à ce projet est de réduire considérablement le nombre de placements en famille d'accueil et de promouvoir les forces des pères et des mères pour restaurer leurs capacités parentales tout en renforçant l'unité familiale déjà en place au sein des communautés. 


Est-ce que je peux lire sur les Inuits pour mieux les comprendre?

Oui, une grande anthropologue a vécu parmi eux il y a plusieurs années. Jean Briggs a écrit des livres sur le sujet, les faisant parler de leur histoire, de la manière dont ils ont été élevés avec des principes inuits. Ces livres sont des plus accessibles pour démystifier cette nation.


Comment gardes-tu ta motivation?

Il faut que j'y pense un instant. Bien sûr, dès qu'on me questionne sur mon projet, je me sens transportée et mon enthousiasme revient rapidement. Dernièrement, mes doutes ont fait place à encore plus de détermination car j'ai constaté l'indifférence générale. Toutefois, mon projet semble plus inclusif qu'auparavant. Je partais du principe qu'il me fallait faire connaître les difficultés des femmes et des enfants Inuit mais à chaque fois que je fais la connaissance d'une autre nation, je me rends compte des similarités entre toutes les histoires de nos autochtones canadiens et celles des Inuit. Je demeure convaincue que certains facteurs-l'isolement et le fait qu'il faille attendre la présence d'un juge pour procéder à la prise de décision pour le sort des enfants-nuisent davantage qu'à d'autres peuples. Ma cause est maintenant canadienne et non seulement québécoise. 

Les enfants sont la plus grande ressource naturelle d'un pays. Ce n'est pas tout de leur donner des soins de santé, ils leur faut de bons fondements. C'est, à toute fin pratique, ce qui me motive quotidiennement.

Dans les médias, on a l'impression que ce sont les parents qui abandonnent leurs enfants: est-ce vrai? 

Le problème des femmes et des enfants autochtones disparus qui défraie présentement des manchettes ne date pas d’hier. Des parents ne revoient plus leurs enfants sur plusieurs années. Certains parents de familles d'accueil s'acquittent bien de la tâche de visite aux communautés  pour garder le contact avec la famille et la culture, mais d'autres s'éloignent progressivement. Des parents autochtones, pour avoir moins mal, démissionnent et ne cherchent plus à revoir leurs enfants.

Aimerais-tu y retourner? 

Plus que vous ne croyez. Pendant longtemps, je me suis sentie comme si je n’avais pas terminé mon travail avec et pour les Inuits. Dans ma nouvelle action, je me sens comme si je me mets à jour. Si jamais j’y retourne, ce sera sur une autre base. Je suis disponible dès que ma marche est terminée. Je serais ravie d'être un défenseur des enfants. 

Comment vois-tu le futur de ton projet?

Mes communications visent des rendements à court terme, mais cela ne doit pas se faire au détriment d’une stratégie qui vise, à long terme, à construire une image de marque solide, distinctive et reconnue comme telle par la cible visée. 

Une image proposera des valeurs attrayantes et discriminantes. Mes communications doivent renforcer les qualités intrinsèques des services qui seront offerts afin de contribuer à leur croissance et à leur pérennité.

Mes moyens sont présentement assez limités. Raison de plus pour déterminer les actions qui rapportent le plus à court comme à long terme. Je suis prête à considérer des stratégies qui contribueront à bâtir l’image de ma marque. C’est sans doute  la clé qui déterminera mon succès à long terme.


Comment les Inuit célèbent-ils Noël?


''On m’accueille comme une reine, ce n’est pas croyable comment je m’étais ennuyée de tout, de mes amis et de ma famille surtout. Tout le monde me sert la pince, ma famille me donne des caresses, on rit et sourit ensemble en nous réjouissant. Les gens sont vraiment excités! Ils adoptent beaucoup la communauté d’entraide et de service comme aire d’interaction. Il y en a qui viennent aider à amener les nombreux bagages et boîtes des arrivées. Moi j’arrive sans bagages, seulement ma bourse et un manteau chaud que par chance quelqu’un m’avait donné pour tolérer le froid aride du Grand-Nord. Étonamment, il ne fait pas si froid que ça, pas comme avant, à cause du changement climatique. Je m’attendais à ce que je ne puisse pas supporter le froid qu’il y a habituellement au Nunavik…''

https://rbucarest.wordpress.com/2010/03/21/noel-avec-les-inuits-du-nunavik/


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